Je suis née à la fin des années 60 dans la ville la plus riche de France. Mais ne vous y méprenez pas. Je ne suis pas née avec une cuillère en or dans la bouche. Loin de là. Mes parents étaient de modestes commerçants, qui venaient d’essuyer une faillite avec tout ce que cela comporte de stress pour se relever. Jusqu’à mes six ans, nous avons donc vécu dans un petit deux pièces à quatre.
Ici, je voudrais écrire le livre de ma vie. Cela peut paraître prétentieux, d’autant que je ne suis « rien », en tous les cas pas grand-chose et que je n’ai nul fait de gloire à raconter. Nulle implication dans une destinée politique ou historique majeure à expliquer. Nulle conduite morale irréprochable à présenter, nulle pensée philosophique profonde à exposer. Non. Rien.
Ou plutôt si. J’ai cru en beaucoup de choses, en beaucoup de gens, aimé vivre, rire, rencontrer, aller à l’opéra, voyager ou randonner, participer à des projets, aimé mon ex-époux plus que tout au monde, aimé mes enfants comme la prunelle de mes yeux, et, un jour j’ai chuté.
Magistralement.
Pendant huit ans.
Aussi, si j’écris ce livre, c’est je pense pour deux raisons.
- Retourner aux sources de celle qui pendant 50 ans fut, croyait, entreprenait pour le bien des autres essentiellement et selon quelques convictions bien ancrées. Retourner aux sources des gens qui ont compté pour moi dans ma vie. Les fixer pour l’éternité.
- Pour aider peut-être d’autres, qui comme moi, auront vécu des cassures. Des blessures si profondes qu’à l’heure à laquelle j’écris, je ne sais pas encore si jamais je m’en remettrais.
Tout s’est tellement déroulé si peu comme je l’espérais, le voulais, de toute ma foi, de tout mon cœur, de toutes mes forces, de tout mon amour, qu’aujourd’hui je ne suis plus que l’ombre de moi-même.
Naturellement, j’ai ma part de responsabilité, évidemment. Mais je jure ici aussi que quand les choses se sont produites, pour l’essentiel à l’étranger, je n’avais pas les instruments me permettant de comprendre ce qui se passait. Je ne savais pas tout simplement. Je vivais avec mes projections, mes convictions, et était dans l’incapacité totale d’analyser les jeux de pouvoir, mensonges, petites et grandes misères, refoulés de chacun qui s’exprimaient. Naïve, crédule, oie blanche : vous pourrez dire ce que vous voulez, rire peut-être, mais je ne comprenais vraiment pas ce qui se jouait.
Quand on m’a ouvert les yeux, je me suis mise à dériver. Plus mes yeux se descillaient, moins, dans le contexte qui était le mien et les énormes contraintes qui pesaient sur mes épaules, je n’ai été capable de gérer les situations.
Et cela a été la grande dégringolade.
Mais la grande, n’est-ce pas. Je suis devenue agressive, moi qui durant mes 30 premières années en France ne me suis jamais disputée avec personne. Personne. Cela ne m’en serait même pas venue à l’idée.
J’ai tout perdu ou presque de ce que j’avais mis des années à bâtir à force de « valeurs » qui n’étaient que les miennes, à force de courage, d’endurance, de générosité, sens des responsabilités et du devoir, dans l’espérance que le « grand amour de ma vie » était bien toujours le grand amour de ma vie.
Bien sûr, je parlerai de moi, mais surtout de ces autres êtres lumineux qui ont accompagné ma vie, fait ce que j’étais de bien… AVANT.
La petite enfance (0 – 6 ans)
On ne va pas s’étaler.
Avec ma sœur aînée, âgée de trois ans de plus que moi, nous étions des enfants battues. Par ma mère tout le temps, quasi tous les jours à moultes renforts de coups de martinet, de gifles, de fessées, de dénigrements, rabaissements, reproches, critiques personnelles, plaintes du fait qu’on lui rendait la vie impossible etc…
Pendant 50 ans, je n’ai jamais rien dit de tout cela. Que voulez-vous dire ?
C’est quand même la honte absolue pour qui a un peu de recul, pense un minimum. Votre mère vous martyrise, vous prend pour son défouloir, son exutoire !! Vous voulez dire QUOI ???
Rien !
D’autant que cela ne suit strictement aucune rationalité.
Cela peut vous tomber dessus, comme ça, du jour au lendemain.
Vous n’avez strictement rien fait. Au contraire, vous vous empêchez de « respirer » au cas, où cela déclencherait des avalanches de représailles !!!
Et c’est exactement ce qui se passe.
Depuis des jours, vous ne respirez plus, ne dites plus rien etc… Vous avez fini de tricoter votre pull, cela vous a pris trois mois au bas mot. Et là, quand vous pensez que tout est OK, et que vous vous êtes « tenue », n’avez plus respiré, allez pouvoir partir comme prévu chez votre copine XXX, qui vous a invitée : bein là, ça tombe comme un couperet !
Il y avait des traces de savon dans la cabine de douche ! (On les cherche, mais ne les trouve pas !. On a enlevé ses poils, nettoyé ses placards ! Tout brille, elle n’est toujours pas contente !). Sanction !
De toutes façons, il ne s’agit pas de savoir, si son four est récuré, mais de savoir comment nous humilier !
Punies !
Fini, les vacances, payées en plus par les parents des amies. 30 minutes avant.
Elle nous appelait, moi en particulier, des « têtes à claques » (dont acte), des « bonnes à rien », « écervelées », des « enculées de la culture », des « bourriques » qui lui rendaient la vie impossible. Toujours, quand il y avait des invités (ou que jusqu’en 1978 on était « invités » chez leurs « amis », qui tous après disparurent) elle se plaignait de nous. Combien nous étions un fardeau, difficiles ( ?), un poids dans sa vie pour nous « guider » sur le bon chemin, malgré toutes les charges qu’elle avait par ailleurs.
Lesquelles ?
Quand je repense à sa vie d’alors (avec moultes domestiques) et la mienne depuis que je suis adulte (sans domestique et sans domicile fixe), je ne peux que me demander dans quel délire elle se trouvait ! Quel « ego » de dingue elle avait.
Moi, je n’ai strictement JAMAIS RIEN EU DE CE QU ELLE AVAIT pour enfanter mes enfants, m’en occuper quand ils étaient petits, les accompagner durant toute leur petite enfance, enfance, adolescence, âge adulte.
Je n’ai par exemple, jamais bénéficié du « système français » ; Pas de « Halte-Garderie », même pas d’école « maternelle », pas de système fiscal sympa, mais au contraire entièrement organisé pour que les femmes restent à la maison pour pallier le manque d’infrastructures, et délester, ce faisant, le marché du travail. Du coup, je n’ai jamais eu non plus, en plus de tout le reste, aucune femme de ménage ou cuisinière.
Non pas que je les dé-considère. Pas du tout. Au contraire. Mais en Allemagne, comme rien n’était reconnu, du coup c’était vraiment réservé à des PDG.
Mon « Mari », n’était pas PDG, mais juste « classe moyenne » ou « employée ». Donc, du coup, tous les « extras » (l’école maternelle donc), était à nos frais, sans déductions fiscales.
A ce rythme, il est clair (et c’est ce qui est voulu, cela n’a malheureusement pas changé ou à la marge), que la femme reste à la maison. Parce que, tout autre chose n’en vaut pas la peine.
Non seulement vous mettez votre enfant dans de sombres institutions, dont on ne sait pas trop comment elles ont été agréées – mais en plus vous payez deux fois pour ça. Une fois l’institution, une fois le fisc.
Donc, naturellement, aucune sorte de personne normalement constituée, « continue ». Dont acte, on arrête.
Battue, nous l’étions aussi par mon père, de manière épisodique, mais avec une violence telle, qu’aujourd’hui encore, il suffise que je pense à lui (merci mon ex-mari, qui a tout fait remonté, et comment!) pour que tout de suite me revienne en mémoire la rage qu’il mettait à me tabasser dans mon petit lit cage, moi, trois ans, serrant mon dodo et hurlant, des heures étant nécessaires pour effacer la brûlure qui parcourait mes jambes, mes fesses et les rougeurs qui allaient avec.
Dans mes cauchemars les plus terribles ces dernières années, j’ai réentendu en arrière-fond, ma mère disant « arrête, tu vas l’estropier » ! C’est vraiment charmant !
Pour autant, elle jouait aussi avec ça : « si tu n’es pas « sage » – c’est-à-dire, n’existe pas, ne te manifeste pas, déjà dire j’ai envie de faire « pipi » c’est trop, du coup on fait dans sa culotte, ce qui a pour conséquence qu’on est battu pour avoir fait dans sa culotte – Papa va te battre ».
Elle le disait comme ça ! Avec ces mots mêmes. Pour nous terroriser. On l’était et parfois il le faisait vraiment.
Il s’est arrêté net quand je devais avoir 4 ou 5 ans. Il n’a plus jamais recommencé.
Aujourd’hui, avec du recul, je pense qu’il était alcoolique sans le savoir car à l’époque, les « hommes » buvaient. Le soir. Mais dans son cas aussi le matin (son métier le faisait commencer à 4 h), lors de l’encas pris avec ses employés, et le midi peut-être certainement.
Durant notre adolescence, il ne buvait plus que le soir (enfin, de manière visible, le matin à 6 heures, je ne le sais pas). Une bonne demi-bouteille de Côtes du Rhône. Le samedi, il s’octroyait aussi un ou deux Whiskies, avant le dîner. Arrosé donc de Côtes du Rhône.
Quand j’y pense aujourd’hui, je me dis que c’était fou, mais à l’époque, c’était parfaitement accepté, socialement correct comme on dit. Pire, je nous revoie avec ma mère toutes les semaines, allant avec le « caddie » faire les courses de ravitaillement de « Côtes du Rhône » donc. On ramenait au moins six bouteilles pour la semaine. En tous les cas, les réserves ne devaient jamais manquer. Et ne manquaient jamais.
C’est peut-être une explication plausible à ses accès de rage et sa violence incroyable sur une enfant de 3 ans. Peut-être. Naturellement, l’alcool, qui bien sûr est une addiction la plus simple et la plus terrible, cache cependant à la base, un mal être immense. Une incapacité totale, non apprise, à gérer les situations. Mais enfin !
Depuis, j’ai peur des hommes. Encore plus aujourd’hui qu’hier. Des hommes allemands.
Ma mère. Elle, a toujours continué à nous battre. Tout le temps.
Elle n’a jamais fumé de sa vie. Ou une cigarette par an.
Elle n’a jamais bu de sa vie, où quelques verres à des occasions festives.
Elle voulait rester « maître d’elle-même ».
C’est-à-dire que sa violence, ses battues, n’ont aucune espèce d’« excuses », sous le fait de « drogues » puisqu’ elle le faisait en parfaite clairvoyance et possession de tous ses moyens.
Donc, elle était violente par « nature », de manière très consciente, pensée et planifiée (selon elle).
Non, bien sûr.
Il est clair, que pour faire preuve d’un tel degré de méchanceté et de destruction, il faut avoir dans son enfance, vécu des drames, qu’elle n’a jamais dits et ne dira jamais.
Mais pas forcément non plus. La plupart des enfants malmenés dans leur enfance, veulent justement ne pas reproduire ce qu’ils ont vécu, mais au contraire, donner à leurs enfants le cadre et l’amour qu’ils n’ont pas eu.
Non. Ce n’est pas que « son » enfance. D’autant qu’à force d’avoir « interviewé » un certain nombre de mes oncles et tantes, il ressort plutôt de tout ça, qu’au sein de cette famille très nombreuse, certes, en tant qu’aînée des filles, elle a dû beaucoup aider sa mère et été « placée » dès ses 14 ans, comme bonne à tout faire dans une famille bourgeoise de Reims, mais qu’à part ça, elle a eu aussi beaucoup de passe-droits, en tant que fille aînée et que les autres n’ont jamais eu justement.
Et que je te passe les cours individuels d’anglais en pleine guerre dans un village perdu au fin fond de l’Yonne.
Et que je te passe, plus tard, quand elle sera « montée » à Paris comme apprentie charcutière, les vernis à ongle payé en piochant dans le porte-monnaie de sa mère quand elle rentrait le Week-end, se la pétant sur les marches menant à la cuisine, dans sa tenue à la Marilyne, en train de faire ses « ongles », quand tout le monde autour, était affublé de nippes et occupé à traire les vaches.
Récemment, une de mes tantes m’a dit que cela avait mis en rage leur frère aîné, qui, prenant une petite fiole de vernis à ongles donc, l’avait jeté à toute volée au travers de la cour, lui demandant si elle n’avait pas « honte » de voler sa mère ?
Non, certainement pas. Je crois qu’elle ne voyait absolument pas « où était le problème ».
Je comprends qu’elle ait voulu absolument se sortir de ce fatalisme paysan, rural, et qu’ayant vécu son lot de pleurs, de rabaissements, de désillusions, elle visait plus haut, mais de là à considérer tous les autres comme des « bouzeux », avec tout le côté péjoratif que cela sous-entend, il y a naturellement quelques pas à franchir, qu’elle avait déjà franchi bien avant.
Car la vérité vraie de ma mère, toujours pour l’avoir demandé à beaucoup de gens autour de moi, c’est que dès son plus jeune âge, ou adolescence, elle était d’une indifférence aux autres, d’une ingratitude et volonté de domination qui n’avaient pas leur pareil.
Peut-être que ça venait de son père, qui maltraitait sa mère (énormément). Donc, elle voulait avoir le dessus ?
Il y a quelques années, en réunion de famille, elle nous a raconté une anecdote. La voici.
Elle avait eu je ne sais quelle « bisbille » avec une camarade d’école (que nous n’avons jamais eu – fermez la parenthèse), et pour se « venger », elle avait dégonflé les pneus du vélo de sa camarade, sans crier gare. La mère de celle-ci, s’était plainte à ma grand-mère, qui, droiture née, avait demandé donc à ma mère qu’elle présente des excuses.
Réponse de celle-ci : « pourquoi m’excuser ? Je n’avais même pas CREVE ses pneus ! ». Tout le monde a éclaté de rire.
50 ans plus tard, elle ne comprenait toujours pas « où était le problème » !
Où était le problème ?
Accalmie
Il y a eu une certaine période d’accalmie entre mes six et douze ans (elle ne faisait plus que gifler, rabrouer, critiquer) car elle était « un peu plus heureuse » dans sa vie. Quoi que. Elle nous faisait bien payer la dureté de son existence et des corvées de lessive au pressing d’en bas (comme si on y était pour quelque chose ?).
Et puis elle a redoublé de violence entre mes douze et 19 ans, année où j’ai claqué la porte, suite aussi à un de ses accès de rage, de coups de pieds, de gifles, les cheveux arrachés.
De ma mère, jamais je n’ai eu un seul compliment de ma vie. Jamais.
Que et uniquement des reproches.
Elle avait failli « mourir » à ma naissance (d’une embolie), je ne sais même pas encore aujourd’hui si éventuellement elle me trouvait un beau « bébé ».
J’avais la jaunisse. On ne s’est pas vu pendant 10 jours, après, elle m’a mis au biberon et à trois mois dans les bras d’une nourrice étrangère qui n’en avait rien à foutre de moi et me laissait vomir dans mon berceau. Elle l’a renvoyée !
Trop bien ! Et après ?
Je n’en sais rien.
J’ai encore fait une toxoplasmose plus tard et du coup elle était « fixée » sur mon poids ! J’ai dû vouloir « l’embêter», car jusqu’à mes six ans, je me suis bien appliquée à ne pas manger. Une contrariété de plus. Il y a une photo de nous deux avec ma sœur où nous sommes déguisées pour Carnaval mais surtout très tristes, éteintes. Je pense que j’ai fait ma première dépression vers 5 ans.
Anorexique à six ans, dépressive à six ans, c’est « cool » quand même !
Après, c’est une Tante qui m’a sauvée.
Ce qui est surtout sûr, c’est que je l’insupportais car je ressemblais trop à mon père.
A la maison, on ne parlait pas. Les enfants étaient priés de se taire. A table encore plus. Ou en tous les cas, de ne pas trop ouvrir la bouche.
En fait, à part « tiens-toi bien », « passe-moi le sel » où « je pourrais avoir de l’eau SVP», dans cette famille on n’a jamais parlé.
C’est certainement la raison pour laquelle je suis devenue bavarde, au contraire de ma sœur, qui elle était entièrement soumise et s’appliquait à ne pas déranger… pour ne pas se faire battre naturellement.
Quand on est enfant, on ne comprend pas l’origine de cette violence. Forcément, on se dit que comme ce sont vos parents, ILS ont raison et VOUS avez tort.
Moi au contraire, peut-être pour supporter l’insupportable, je restais riante, vivante et donc bavardais. Pour combler le silence certainement, pour gérer à ma manière la violence. Peut-être aussi parce que j’étais hypersensible et pas trop « conne », ce qu’elle a toujours voulu me faire croire, mais que l’école a eu vite fait d’infirmer.
Mais comme j’étais « vivante », « bavarde », du coup je me ramassais le maximum de baffe.
On vivait dans la terreur quotidienne. Toutes petites déjà, on a commencé aussi à lui servir de femme de ménage. En tous les cas, ça bardait si le dimanche la table n’était pas mise quand ils rentraient à 14 h de l’après-midi, et pour ne pas recevoir de torgnoles, on allait jusqu’à déplacer seules, l’immense téléviseur qui sinon, trônait sur la table à manger. Dangereux en somme. Je n’avais même pas cinq ans.
Je n’ai quasiment aucun souvenir « heureux » de cette période.
Ou si : l’autorisation exceptionnelle à aider à faire le soufflet au fromage du lundi, le tirage de la galette des rois sous la table, quelques bains avec ma sœur, quelques jeudis, où, quand elle était de bonne humeur, elle nous autorisait à sortir des jeux de créativité manuelle.
Et une Baby Sitter, une certaine Laurence, que l’on adorait par-dessus tout avec ma sœur, car, elle, était gentille.
Paradoxalement, aussi mon père, qui lors de son jour de congé, venait nous chercher à l’école, et qui sinon, n’avait jamais de temps pour nous, avait complétement abandonné son rôle parental.
Bien des années plus tard, j’ai lu dans un des nombreux livres de psychologie que j’ai avalés les uns après les autres pour comprendre mon parcours de vie, que les parents maltraitants, s’arrêtent en général vers les six ans de leurs enfants, parce qu’après, ceux-ci pourraient parler à l’école[1]. Trop cool !
Encore quelques autres souvenirs épars et après j’arrête avec ma vie. De toutes façons comme déjà dit, ma mère sera toujours infâme, avec une pause de 6 ans donc, mon père, lui, n’intervenant jamais plus pour rien, lui ayant délégué toute notre éducation et ses méthodes de dressage autoritaires et malveillantes.
A cinq ans, j’ai dû être opérée de l’appendicite et me souviens aussi parfaitement que mon réveil a été délirant. Une infirmière s’est occupée de moi. On faisait des dessins ensemble, elle était merveilleusement gentille. Après, direct, on nous a envoyé en colo pendant un mois vers Chamonix. La dernière de ma vie. A cinq ans.
Parfois, on allait chez une vieille dame, que ma mère connaissait de je ne sais où, qui était impotente et restait assise dans un fauteuil toute la journée à broder. Je trouvais cela joli, et plus tard, j’ai brodé moi-même.
Je voulais apprendre à lire, à lire…
Je ne le répéterais jamais assez : c’est une Tante et un oncle qui m’ont sauvée!
Chez eux, j’ai appris, ce qu’était « L’amour » !
Pas faire « chier » les enfants !
Les laisser libre,
[1] Isabelle Levert, Les violences sournoises dans la famille, Robert Laffont, 2016
Chère Valérie
Tu as un don pour l’écriture et je suis que tu te répares de ces 8 ans par celle-ci. Si tu as besoin, reprends le chemin à chaque fois que tu tombes. Le chemin te portera même parfois plus haut…
Bisous à toi et repose toi
Your isa
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