Il y a quinze jours, lors des vacances de printemps allemandes (si, si), il faisait gris, pluvieux et froid dans la Hollande voisine.
Les astres en avaient décidé ainsi qui, cette année, avaient avancé à la mi-mars les fêtes pascales et leurs quelques jours de congés affiliés.
Contrairement aux années passées, le soleil se faisait désirer, et, dans les vastes champs de notre presqu’île de Goeree-Overflakkee, au sud de Rotterdam, aucune tulipe n’était en vue. Restaient des prairies, des champs de terre brune retournée et des fagnes marécageuses avec leurs compagnies de canards et oies sauvages.
Dans notre petite hutte, le réseau ne voulait décidément pas fonctionner et, après avoir ragé de ne pouvoir avoir accès aux actualités des attentats belges ou de ne pas pouvoir prendre un bain de soleil printanier frais sur la terrasse, nous avons décidé d’aller faire un tour.
Pas loin.
A quelques encablures de là, tout à coup, le vent s’est mis à balayer le ciel et le soleil a percé la chape nuageuse. Un abribus proposant un siège, vite on a profité de l’aubaine.
La vue n’avait rien d’extraordinaire et comme le prouve la photo ci-dessous, n’égalait même pas un de ces lieux hors réalité comme a le don d’en prendre Raymond Depardon lors de ses road movies à travers le monde. Mais l’essentiel était de profiter de la chaleur subite et bienfaisante.
Vite vite, on sort son portable, vite vite on branche les écouteurs, espérant qu’ils fonctionnent, clique sur « musique » et « start ».
Et là, le bonheur.
Si vous ne voulez pas voir la photo, fermez les yeux et imaginez-vous devant un grand feu de cheminée flamboyant ou où il vous plaira. Et laissez-vous porter par le grand Bach.